Sahara : Le conseil de sécurité de l’ONU a rendez-vous avec l’histoire
Le conseil de sécurité adoptera aujourd’hui la résolution concernant le dossier du Sahara. Reportée suite à des négociations animées, cette dernière devrait, sans surprise, reconduire le mandat de la MINURSO pour six mois. Mais l’essentiel est ailleurs, en effet, la résolution devrait consacrer la proposition marocaine d’autonomie comme « base pour des négociations ». Constituant une proposition innovante, imaginative et équilibrée, l’initiative marocaine d’autonomie s’inscrit dans un mouvement global de dynamisation des régions. L’agitation soudaine dans les rangs du Polisario, et de leur donneur d’ordres Algérien illustre parfaitement le bien-fondé de l’initiative marocaine. En effet, le représentant de la RASD à Alger, dans une ultime volte-face, affirmait dimanche que le front Polisario était « prêt à négocier » avec le Royaume du Maroc. Ultime tentative d’influencer le conseil de Sécurité avant une résolution qu’ils savent leur être défavorables, les membres du Polisario tentent, par tous les moyens, de trouver un stratagème qui leur permettra de repousser l’échéance.
Car les enjeux sont énormes pour le Polisario : Si l’initiative marocaine d’autonomie est soutenue par la communauté des nations, quelle marge de manœuvre restera-t-il au front Polisario et à l’Algérie ? Cette dernière décrètera -t- elle un embargo de ses hydrocarbures vers l’Europe ? Peu probable, étant donné que 80% des recettes du pays en dépendent. Va-t-elle tempêter, rouspéter, au nom de je ne sais quelle principe ? Certainement. Or c’est précisément là que le bât blesse. L’Algérie a toutes les difficultés du monde à reconnaître les identités multiples qui la composent, et notamment la Kabylie, qui, régulièrement, se soulève contre le déni d’exister que lui oppose le pouvoir central.
La plaie est en effet profonde, et sera d’autant plus béante une fois que le Royaume, reconnaissant le droit à ses régions d’avoir des identités plurielles, mettra en place son programme d’autonomie, qui devrait consacrer le « savoir-vivre ensemble » à la marocaine.