Les violations graves des droits de l’Homme dans les camps de Tindouf dénoncées à Genève
Des acteurs associatifs sahraouis ont dénoncé, devant le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU (CDH), les violations graves des droits de l’Homme commises par les séparatistes du polisario à l’encontre des populations séquestrées dans les camps de Tindouf. Ce plaidoyer s’inscrivant dans le cadre de l’interaction avec les mécanismes onusiens des droits humains, focalise les interventions des acteurs associatifs marocains que ce soit lors des débats interactifs sur le rapport annuel du Haut-Commissaire aux droits de l’Homme, ou à l’occasion de leur participation aux évènements parallèles au programme de cette session qui se tient sous la présidence du Maroc. Intervenant au cours de la discussion du point consacré à l’activité des mercenaires, le président de la Ligue du Sahara pour la démocratie et les droits de l’Homme, Hamada El Bihi, a appelé la communauté internationale à faire preuve de davantage de vigilance pour contrer « les manœuvres des mercenaires du polisario visant à porter atteinte à la stabilité régionale ainsi qu’à l’intégrité territoriale des États ». Dans un contexte marqué par la prolifération des conflits armés, « terrain fertile pour les activités de mercenaires, un véritable danger pour la sécurité et la sûreté des civils dont les droits les plus élémentaires se trouvent menacés », il a mis en garde que ce phénomène affecte particulièrement les populations séquestrées dans les camps de Tindouf, où elles se trouvent à la merci des miliciens du polisario soutenus par le régime algérien. « A travers le CDH, il est essentiel d’attirer l’attention des États sur les menaces liées à ces activités qui se nourrissent des problèmes de pauvreté et de chômage », a-t-il soutenu, relevant que les risques sont grands de voir des jeunes en manque de perspectives dans les camps de Tindouf rejoindre les bandes de trafiquants d’armes, très actifs dans la région, ou encore les groupes terroristes au Sahel. Dans ce même contexte, la session du CDH a été marquée par un appel à l’action lancé par des ONG pour amener l’Algérie à assumer ses engagements internationaux en tant que pays hôte en matière de protection des populations retenues dans les camps de Tindouf. Les acteurs associatifs exigent notamment la fin des exactions commises par le polisario, avec la complicité de l’Algérie, et l’ouverture d’enquêtes judiciaires à ce sujet, affirmant que les séparatistes ont recours aux disparitions et à d’autres abus dans l’objectif de réduire au silence et d’intimider la population. Dans une déclaration à la MAP, la présidente de l’Observatoire du Sahara pour le développement économique et social, Gajmoula Boussif, a indiqué que la participation des ONG marocaines à cette session « intervient dans le cadre de leur interaction avec les mécanismes des droits de l’Homme pour mettre à nu les violations flagrantes dont sont victimes hommes, femmes et enfants dans les camps de Tindouf », dans le sud-ouest de l’Algérie. La 57ème session ordinaire du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU « revêt, à nos yeux, une importance particulière puisqu’elle se tient sous la présidence du Maroc », a-t-elle souligné. « Pour les ONG marocaines actives dans le domaine des droits de l’Homme, voir le Royaume présider les travaux du CDH est une source de motivation pour davantage de mobilisation », a-t-elle assuré, notant que la confiance placée au Maroc à la tête du CDH reflète « le rôle central qu’il joue dans le domaine des droits de l’Homme, mais aussi au sein des institutions onusiennes ». Et de conclure que « cet acquis mérité est une reconnaissance des efforts du Royaume du Maroc dans le domaine de la promotion des droits de l’Homme ». Le rapport annuel sur la situation des droits de l’Homme dans le monde fait l’objet d’un débat général durant la 57ème session ordinaire du CDH qui se tient jusqu’au 11 octobre sous la présidence de l’ambassadeur Omar Zniber, représentant permanent du Maroc auprès de l’Office des Nations-Unies à Genève et président en exercice du Conseil des droits de l’Homme au titre de l’année 2024.