Le renforcement de la gouvernance territoriale et la convergence des projets, principaux défis de la mise en œuvre de la deuxième génération des PDR – Forum –
La réalisation de la convergence des projets de développement et le renforcement de la gouvernance territoriale constituent les principaux défis posés devant la mise en œuvre de la deuxième génération des programmes de développement régional (PDR) au Royaume, ont estimé mercredi les intervenants au 5ème Forum parlementaire des régions, organisé par la Chambre des conseillers. Le président du conseil de la région Fès Meknès, Abdelouahed El Ansari, a indiqué, lors de sa présentation de l’expérience de la région dans l’élaboration du PDR, que la gouvernance territoriale passe principalement par l’adoption d’une approche participative dans l’élaboration des programme de développement à travers l’ouverture sur les différents acteurs concernés et aussi par le renforcement du suivi, du contrôle et de la maitrise des dépenses de gestion. Le responsable s’est penché lors de son intervention dans le cadre de la 3ème séance, placée sous le thème « défis de mise en œuvre de la deuxième génération des PDR », sur plusieurs défis posés devant la réalisation de la convergence et le renforcement de la gouvernance territoriale, dont les problématiques liées à l’exécution des projets de développement et la disponibilité de l’assiette foncière des projets, notamment des zones industrielles et logistiques, soulignant à cet égard, la nécessité d’ouvrir des consultations avec les différents départements et établissements concernés afin de trouver des moyens novateurs de financement pour permettre que les régions disposent de plus de ressources pour le financement de leurs projets de développement et pour œuvrer à réaliser une harmonie dans le système comptable national. Le responsable a estimé que la gouvernance territoriale, particulièrement au niveau des conseils communaux, est à même de permettre aux régions de remplir ses missions et ses prérogatives, relevant que la deuxième génération des PDR représente une nouvelle chance de réaliser l’harmonie et la convergence des programmes avec les politiques publiques. De son côté, le président de la première chambre de la Cour des comptes Abdelouahab El Kadiri, a souligné que les conclusions du rapport annuel de la Cour 2022-2023 au sujet du chantier de régionalisation avancée, font ressortir que la mise en œuvre de ce chantier connait un certain nombre de contraintes limitant, de manière tangible, la capacité des régions à remplir de manière optimale leurs missions de développement, notant que la Cour a recommandé la mise en œuvre et l’évaluations des résultats des actions programmées dans la feuille de route de mise en œuvre de la charte de déconcentration administrative. Il a mis l’accent, dans ce sens, sur le besoin de compléter l’arsenal juridique des institutions encadrant la régionalisation avancée, outre la nécessité de renforcer l’approche participative dans l’élaboration des programmes de développement et l’adoption de contrats-programmes liant l’État, les régions et les différents acteurs et d’adopter une approche participative dans le traitement de la problématique des ressources humaines. M. Kadiri a également mis en avant la nécessité de mettre en place une instance de pilotage stratégique des chantiers de réforme administrative regroupant l’ensemble des parties prenantes, dans l’objectif de garantir la réalisation des objectifs stratégiques de ces réformes et évaluer l’exécution des projets réalisés par les départements gouvernementaux et leur impact sur les usagers. Pour sa part, le membre du Conseil économique, social et environnemental, Abdelhay Bessa, a abordé les moyens d’améliorer la performance des acteurs du système territorial et le retour sur investissement au niveau territorial ainsi que les services rendus aux citoyens, à l’horizon de réduction des disparités spatiales au niveau du développement et la création de richesses et des opportunités d’emploi. Il a relevé, à cet égard, un certain nombres d’obstacles empêchant l’atteinte de l’objectif, dont notamment l’interférence entre les compétences des communes territoriales, le retard accusé au niveau de la réorganisation de l’administration territoriale, ainsi que la faiblesse de l’investissement relatif au développement spatial, outre le retard enregistré dans l’adoption d’une stratégie nationale dans le domaine de la simplification des procédures administratives et la mise en œuvre de politiques de transformation numérique déjà établies dans plusieurs secteurs. M. Bessa a appelé à la réalisation d’une évaluation d’étape concernant la mise en œuvre du chantier de régionalisation avancée, et à la révision des lois organiques relatives aux communes territoriales afin d’attirer les meilleures compétences en ce qui concerne les ressources humaines. Le cinquième Forum parlementaire des régions, organisé sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI autour du thème « la région : acteur clé pour la promotion du développement intégré et durable », vise à évaluer le niveau de convergence et de complémentarité de la politique régionale de l’État, qui s’incarne principalement dans la prise en considération de la dimension régionale en matière de répartition du budget général de l’État, de l’investissement public et dans la programmation de développement régional.