Rome: Benalilou appelle à la vigilance pour faire face aux défis de la transition numérique
Le Médiateur du Royaume, Mohamed Benalilou, a appelé, lors d’une conférence internationale à Rome, à faire preuve de « vigilance » face à la « fascination éphémère » créée par la transition numérique. Dans son allocution lors de cette conférence sur « Les ombudsman et les médiateurs dans le monde: quel rôle dans la réduction de la fracture numérique ? », organisée les 21 et 22 septembre, M. Benalilou a relevé que la digitalisation, qui présente des opportunités pour garantir les droits des usagers et promouvoir la culture des droits de l’Homme, pose, de l’autre côté, nombre de défis et de risques, indique vendredi un communiqué de l’Institution du Médiateur du Royaume. Parmi ces risques, il a cité l’exclusion numérique et les inégalités territoriales en termes d’accès aux services numériques, qui accentuent la marginalisation numérique pour diverses raisons. Les « indicateurs » disponibles révèlent une fragilité numérique chez d’importants segments de la population mondiale, restant à la marge de la digitalisation pour diverses raisons, a-t-il noté, ajoutant que le recours parfois précipité à des solutions numériques par l’administration pourrait provoquer une grande frustration chez ces segments. Le Médiateur du Royaume a, par ailleurs, exhorté les médiateurs et les ombudsman à explorer le concept de « l’égalité numérique pour tous », considérée comme essentielle et urgente, mettant en avant le risque de légitimation d’une discrimination entre « le citoyen numérique » et « le citoyen non numérique » si ce principe n’est pas intégré dans les plans d’action des médiateurs. Il a, en outre, insisté sur l’importance de créer un environnement digital « centré sur l’humain », protecteur des droits des individus et appuyant leur « volonté » d’adhérer à la transition numérique, soulignant que cela passe par l' »humanisation » des services numériques de base. De surcroît, le Médiateur du Royaume a insisté sur la nécessité de développer des mécanismes efficaces d’évaluation des politiques publiques en la matière et d’engager de profonds débats sur le droit à un accès équitable et rapide aux services électroniques, face à l’émergence d’une nouvelle génération de droits, afin de réduire l’écart grandissant entre les groupes marginalisés et leur environnement. Pour M. Benalilou, le respect des choix personnels fondés sur le droit à la différence, que ce soit en raison des difficultés rencontrées dans l’utilisation de la technologie numérique ou pour des raisons purement subjectives, requiert le maintien d’alternatives humaines dans la fourniture de services, y compris ceux déjà dématérialisés, afin d’éviter que la différence ne devienne une source d’inégalité dans l’accès aux droits. Par l’attention accordée à ce sujet, une nouvelle dimension s’ajoute au champ d’action de l’Institution du Médiateur du Royaume en matière de droits de l’Homme, a fait valoir M. Benalilou, faisant état dans ce sens de l’adoption, dans les rapports annuels de l’Institution, de catégories analytiques spécifiques concernant les doléances relatives à ce sujet. Le responsable a également rappelé le dialogue initié avec les partenaires de l’Institution sur « les impacts et les défis liés à l’utilisation des plateformes commerciales internationales dans la fourniture des services administratifs », dans le cadre du concept de la « souveraineté numérique », estimant que l’application des mesures recommandées par la Charte de Marrakech permettra de promouvoir les droits de l’Homme dans l’environnement numérique et d’asseoir une culture de la citoyenneté numérique.