La résolution du PE dénote une différence de ligne diplomatique entre l’exécutif et le législatif européen – Think-tank –
La résolution émise par le Parlement européen à l’égard du Maroc dénote une différence de ligne diplomatique entre l’exécutif et le législatif au sein de l’Union européenne (UE), a souligné le président du think-tank NejMaroc, Mohamed Badine El Yattioui. Cette ingérence « inacceptable et sans fondement » dans les affaires internes du Maroc soulève « un problème de gouvernance grave pour une institution de ce calibre et pose des questions sur la crédibilité de la démarche du parlement européen et un amateurisme dans la gestion des affaires diplomatiques », commente ce professeur des relations internationales à l’Université américaine aux Émirats (AUE) à Dubaï dans une déclaration à la MAP « Si on compare cette résolution avec les propos récents de Josep Borrell, haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, il semble y avoir une différence de ligne diplomatique entre l’exécutif et le législatif au sein de l’UE », argue l’universitaire. Pour le directeur du master en diplomatie au sein de l’AUE et professeur d’Affaires Internationales et Stratégie, bien que la résolution votée par les députés européens n’ait pas de valeur juridique, il semble désormais nécessaire de rééquilibrer les relations entre les deux partenaires et de les soumettre à une évaluation globale. La souveraineté d’un Etat se mesure également par sa capacité de réaction et sa capacité à réaffirmer fermement des principes basiques, a-t-il relevé. De l’avis de l’universitaire, ce triste évènement montre la double morale et le double discours du parlement européen lorsqu’il s’agit d’évoquer la question des droits de l’Homme, dans la mesure où il est arrivé souvent que des pays membres de l’UE ne respectent pas certains droits fondamentaux. « Le plus difficile à accepter pour certains parlementaires européens est que le Maroc a changé, tout comme sa place dans la scène internationale. De ce fait, la realpolitik doit reprendre ses droits afin de mettre en place une véritable relation gagnant-gagnant », conclut M. El Yattioui.