La jeunesse africaine, une « force essentielle » pour le développement du continent – M. Talbi El Alami –
La jeunesse africaine est une « force essentielle » pour le développement du continent, a affirmé, dimanche à Rabat, le président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi El Alami. S’exprimant à l’occasion de l’ouverture des travaux du 2ème Dialogue des jeunes du Parlement panafricain, organisé par le Parlement panafricain et abrité par le Parlement marocain, M. Talbi El Alami a indiqué que la jeunesse africaine et ses élites politiques portent « la responsabilité de la renaissance africaine et de la construction d’une nouvelle Afrique, l’Afrique de l’avenir », soulignant qu’ils ont dans les leçons de l’histoire africaine ce qui les motivent pour atteindre cet objectif. Il a, dans ce cadre, rappelé le discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI prononcé en 2017 devant le Sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine, dans lequel le Souverain avait noté que « l’avenir de l’Afrique passe par sa jeunesse » et souligné « l’urgence d’orienter le dividende démographique vers l’émergence du continent ». « Le chômage des jeunes africains est l’un des dilemmes du continent qui entrave l’utilisation d’un capital aussi précieux et un phénomène exploité par des mouvements terroristes et extrémistes et par les partisans de la sécession qui, constituent à leur tour, l’un des défis auxquels nos pays sont confrontés », a fait savoir M.Talbi El Alami. « Les succès réalisés par les jeunes et cerveaux africains dans les sciences, la culture et les sports sont une leçon pour nous tous, pour valoriser le potentiel de nos jeunes, appelés à un engagement civique et politique plus important pour appuyer l’édification étatique et institutionnelle et promouvoir la démocratie sur le continent, qui devrait tenir compte de nos contextes, de nos conditions historiques, de nos traditions et de nos cultures africaines », a-t-il ajouté, estimant que « ce processus doit aussi être volontaire, voulu et approprié par les peuples selon la logique de l’accumulation ». Il a, par ailleurs, assuré que « si l’Afrique ne manque pas de traditions et de culture agricoles, de main-d’œuvre et de compétences, elle a besoin, en revanche, dans un certain nombre de cas, d’une bonne gouvernance et principalement de nouvelles technologies, produites par les puissances industrielles qui ont la responsabilité morale et politique de soutenir l’Afrique, sur la base de partenariats équitables et institutionnalisés, et qui bénéficient d’autre part des ressources primaires africaines chères, particulièrement minières ». « Comme l’Afrique ne manque pas d’énergie et de conditions de production d’énergie à partir de sources renouvelables, elle dispose principalement du capital le plus précieux, à savoir les ressources humaines, la main-d’œuvre et les cerveaux, tout en sachant que le capital principal du développement durable, notamment au niveau du développement agricole, est le capital humain, ce qui est alimenté par des cultures africaines très diverses et riches », a-t-il poursuivi. Le président de la Chambre des représentants a, de même, fait observer que « le Royaume du Maroc est un pays africain agricole par excellence qui n’hésite et n’hésitera jamais à mettre son savoir-faire à la disposition de ses frères africains ». En ce sens, il a rappelé l’initiative pour « l’Adaptation de l’Agriculture africaine » dite « Initiative Triple A », lancée par Sa Majesté le Roi avec plusieurs de ses frères africains lors de la COP22, tenue en novembre 2016 à Marrakech et « qui vise à contribuer à relever le défi de la sécurité alimentaire, dont Sa Majesté a été proactif en le considérant le plus grand défi auquel est confronté le continent africain ». En appui à cette orientation, le Maroc mobilise « les immenses ressources » dont il dispose dans le domaine de la fertilisation pour promouvoir l’agriculture africaine à travers les projets du groupe OCP et la serriculture en Afrique, et « met les compétences marocaines à la disposition de plusieurs de ses frères », a-t-il expliqué. Dans ce contexte, M. Talbi El Alami a relevé que l’Afrique a également besoin de fonds et d’investissements en matière d’agriculture pour produire de la nourriture, assurer la sécurité alimentaire et ne pas se satisfaire de l’ambition de lutte contre la famine, a fait remarquer le président de la Chambre, relevant que de tels phénomènes remettent en question des valeurs et des slogans comme la « solidarité », le « partenariat » et la « coopération internationale », mettent à l’épreuve la « conscience mondiale » et remettent en question « l’essence africaine ». À cet égard, a-t-il enchaîné, « nous sommes tenus de plaider au niveau international pour la justice climatique et alimentaire pour l’Afrique, pour des partenariats équitables, pour le transfert de technologies qui facilitent la production agricole, pour la protection des brevets d’être utilisés à des fins de pression financière et politique et d’extorsion, et pour le transfert des capitaux afin de financer de grands projets agricoles stratégiques pour l’Afrique ». Pour le président de la première chambre du parlement, les Africains ont besoin d’une « planification rationnelle » pour une agriculture moderne et durable, de partenariats entre les secteurs public et privé, d’une ouverture des marchés africains et d’un renforcement des échanges environnementaux, outre la promotion d’une économie agraire solidaire et le financement des microprojets en Afrique rurale, « ce qui permettra d’assurer la nourriture et un travail décent en même temps ». Au cours de cet événement de deux jours, les participants discuteront de plusieurs thèmes, notamment « la méthodologie de l’Union africaine pour l’autonomisation et l’intégration des jeunes » et les deux initiatives de l’Union africaine pour l’intégration financière et économique des femmes et des jeunes ainsi que l’initiative « 1 Million Next Level ». Il aborderont également « le rôle des Parlements dans l’autonomisation des jeunes », « l’autonomisation des jeunes par le biais des engagements juridiques et continentaux actuels pris par les États membres pour traiter la question de l’autonomisation des jeunes » et le « rôle des droits de l’Homme et de la primauté du droit dans le renforcement du rôle des jeunes ».