Trois questions à José Luis Rodriguez Zapatero, ancien président du gouvernement espagnol
L’ancien président du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero a souligné l’importance de la nouvelle dynamique de coopération qui s’ouvre entre son pays et le Maroc, relevant que la visite, jeudi, du chef de l’exécutif Pedro Sanchez dans le Royaume, à l’invitation de SM le Roi Mohammed VI, donnera aux relations bilatérales une dimension globale. Dans un entretien à la MAP, M. Zapatero réitère son soutien ferme à la position de son pays qui a reconnu la prééminence de l’autonomie sous souveraineté marocaine comme étant « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible » pour résoudre le différend autour du Sahara marocain. Comment évaluez-vous la nouvelle étape des relations entre le Maroc et l’Espagne ? Je pense que la redynamisation des relations bilatérales est très importante pour l’Espagne, pour le Maroc, pour l’Afrique du Nord, pour le Maghreb et pour la communauté internationale, notamment dans la conjoncture actuelle. La relation entre le Nord et le Sud, représentée par l’Espagne et le Maroc est primordiale et il est important que cette relation entre dans une voie de consolidation, de renforcement, d’amitié et de coopération, comme il se doit entre les deux pays. Il s’agit d’un message positif adressé au monde en cette période de crise grave. La nouvelle feuille de route doit reposer sur des piliers unissant deux pays amis comme le respect mutuel, l’amitié, les questions économiques et migratoires et la coopération. C’est le bon moment pour relancer les relations bilatérales et j’attends avec impatience les entretiens officiels entre SM le Roi Mohammed VI et le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez. Cette nouvelle page des relations entre Rabat et Madrid aura-t-elle un impact sur la coopération avec l’UE et l’Afrique ? Absolument, il s’agit d’un bénéfice réciproque, notamment parce que cela permettra d’approfondir et de renforcer l’esprit de coopération et de compréhension dans un monde global où l’Europe est d’une grande importance pour l’Afrique et l’Afrique est tout aussi importante pour l’Europe. Par conséquent, les deux pays peuvent travailler ensemble pour donner une dimension plus globale à leurs relations. Il existe sans aucun doute un soutien clair de l’Union européenne à la politique de l’Espagne à l’égard du Maroc et cela contribuera très positivement à l’intérêt apporté par le Maroc à ses liens avec l’Union européenne. Que pensez-vous de la position du gouvernement espagnol au sujet du plan d’autonomie du Sahara marocain ? L’actuel gouvernement espagnol a fait connaître sa position de manière claire et très explicite. C’est positif car il est toujours judicieux que les politiques soient définies de manière claire et transparente afin que tous les acteurs sachent quelles sont les règles. Je partage pleinement cette position exprimée par le gouvernement espagnol. Depuis la présentation de ce plan par le Maroc en 2007, je l’ai soutenu. C’est la voie la plus solide, la plus sûre et la meilleure pour tous. Le débat suscité par la décision du gouvernement en Espagne est surprenant car la position du gouvernement s’inscrit dans le cadre des Nations unies. Le Maroc a présenté l’initiative au Conseil de sécurité des Nations unies qui l’a considérée comme un effort important et séreux. Elle s’inscrit donc complètement dans le processus des Nations unies, que nous soutenons et respectons tous. Bien sûr, nous soutenons également les efforts de l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU, Staffan de Mistura. Le plus important est de parvenir à un accord, c’est ce qui a fonctionné tout au long de l’histoire. Les divisions ne mènent à rien. Le plus important est de négocier, de s’entendre, d’apporter sérénité, sagesse, esprit de générosité et réconciliation pour parvenir à une solution.