La réduction des disparités territoriales et sociales passe par la promotion de l’attractivité des régions – M. Laftit –
La réduction des disparités territoriales et sociales nécessite une gestion des investissements publics orientée vers la promotion de l’attractivité des régions et le renforcement de leur potentiel économique, a affirmé, mardi à Rabat, le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit. Dans une réponse à une question centrale sur »le programme de réduction des disparités territoriales et sociales » (PRDTS) à la chambre des Conseillers, il a estimé que pour relever ce challenge, il ne suffit pas seulement de mobiliser plus d’investissements publics mais surtout de mieux gérer ses investissements de manière à renforcer le potentiel des régions sur les plans de l’attractivité et l’efficience économiques. Tout en notant les spécificités du PRDTS qui vient en complément à d’autres programmes gouvernementaux, il a indiqué que ce programme ne remplace pas les programmes des départements ministériels, étant seulement une contribution en faveur de l’atténuation des déficits et autres dysfonctionnements constatés entre les régions et au sein d’une même région. Aujourd’hui, ce programme de réduction des disparités territoriales et sociales en milieu rural est dans sa phase finale en attendant l’élaboration d’un plan d’action pour l’année 2023, a-t-il fait savoir. Une occasion, pour lui, de faire le point sur le bilan de ce programme sur le plan de la réalisation des projets d’alimentation en eau et de raccordement au réseau électrique dans le monde rural, la réhabilitation des infrastructures dans les domaines de l’éducation et la santé, la construction et l’aménagement des routes et accès dans le monde rural ainsi que le renforcement du potentiel économique dans les régions rurales et montagneuses. Il a fait état, à ce propos, de l’élaboration de six plans d’action annuels et régionaux en faveur du développement des régions rurales et montagneuses (2017, 2018, 2019, 2020, 2021 et 2022) depuis le lancement de ce programme en 2017, et ce, pour un montant total de 41,36 milliards de dirhams, dont 33,5 milliards de dirhams déjà alloués. Concernant l’état d’avancement du programme au niveau des plans d’action, M. Laftit a fait savoir que les crédits engagés se chiffraient à la mi-décembre courant à 30,97 milliards de dirhams, soit 95,5 % des montants alloués alors que le volume des paiements s’élève à 21 milliards, soit 70 % des crédits engagés. S’agissant du bilan des réalisations, il a fait état de la construction et la réhabilitation de 12.881 kilomètres de routes et pistes rurales, outre la construction et le renforcement de 116 ouvrages d’art, la construction et l’extension de 2.176 établissements scolaires, l’acquisition de 539 véhicules de transport scolaires ainsi que 165 opérations d’achat d’équipements scolaires. Dans le domaine de la santé, il a cité la mise en place de 436 systèmes d’alimentation en eau potable, 16.853 opérations d’alimentation en eau via un raccordement individuel et mixte, les fontaines publiques ainsi que l’extension du réseau d’alimentation en eau potable sur une longueur de 813 kilomètres. Quant au raccordement au réseau électrique, le ministre de l’Intérieur a fait état de l’électrification généralisée en faveur de 627 douars, outre la mise en place de panneaux photovoltaïques au profit de 2.707 familles ainsi que l’extension des lignes basse tension sur une longueur de 870 kilomètres. Sur tout un autre registre, M. Laftit a évoqué les incidences financières de l’état pandémique et de la proclamation de l’état d’urgence sanitaire sur la mise en œuvre de certains programmes durant les années 2020, 2021 et 2022, déplorant une certaine baisse des contributions de ministères concernés dans le cadre du Fonds de développement rural et des zones de montagne (FDRZM). Dressant, par ailleurs, un bilan préliminaire du programme, il a souligné que dans la perspective d’atteindre les objectifs fixés, il a été procédé à la mise en place d’un système de cartographie des communes et douars ciblés dans tout le Royaume, outre l’évaluation des plans d’action pour les années 2017, 2018 et 2019 à l’appui d’un diagnostic spatial des communes concernées et ce, en vue de mieux saisir les disparités entre les régions territoriales pour ensuite définir les priorités. Ainsi, explique-t-il, les communes ciblées ont été classées et priorisées selon les départements intervenants inscrits dans le cadre du programme, notant que cette base numérique ciblant les régions les moins développées prend en ligne de compte environ 20 critères déterminant le degré des disparités territoriales et sociales dans le cadre du PRDTS. Cette base numérique englobant toutes les régions du Royaume, a permis de mieux cibler les attentes des populations tout en améliorant l’efficience des mécanismes dédiés à la réalisation des objectifs fixés dans les délais définis et favoriser ainsi une meilleure gestion des investissements publics prévus dans le cadre dudit programme à l’horizon 2023. Et de soutenir qu’à travers le suivi de la matérialisation de ce programme à travers les plans d’actions dans les années 2020 et 2021 ainsi que pendant l’élaboration du plan d’action pour l’année 2022, il est permis d’affirmer que ce système de données géographiques et de cartographie a montré son efficience, en cela qu’il offre l’avantage de mieux établir un diagnostic spatial des communes de manière à orienter ensuite les investissements en faveur des régions les plus précarisées et les plus marginalisées, conformément aux fondamentaux et objectifs dudit programme. Le ministre a indiqué, en outre, que dans le cadre de l’élaboration du plan d’action pour l’année 2022, un examen des plans d’actions est en cours dans le cadre des réunions de la commission nationale pour le développement rural et des zones montagneuses tenues du 22 au 27 décembre courant, lesquels plans bénéficient d’une enveloppe de l’ordre de 6,67 milliards de dirhams. Toutes les réalisations ainsi que l’expertise acquise via le système de suivi et d’évaluation du programme à l’appui des recommandations de la commission nationale pour le développement rural et des zones montagneuses ainsi que le système des données géographiques et de la cartographie des communes et des douars ciblés et l’amélioration des compétences et des performances des ressources humaines chargées de la matérialisation du programme, représentent aujourd’hui un acquis important qu’il convient de capitaliser pour mettre en œuvre à l’avenir d’autres programmes de même vocation.