Le Sommet de Paris sur la Libye appelle à la tenue des élections présidentielles et législatives à la date convenue
Les participants à la Conférence internationale de Paris sur la Libye ont souligné la nécessité de la tenue, le 24 décembre prochain, des élections présidentielles et législatives, afin de permettre aux Libyens de se prononcer librement pour le choix de leur président et de leurs représentants. Lors de ce Sommet, co-organisé, vendredi, par la France, l’Italie, l’Allemagne et la Libye, la communauté internationale a jugé essentiel que les résultats de ces élections soient acceptés par toutes les parties prenantes. Cet appel international pour la tenue des élections présidentielles et législatives à la date convenue dans la feuille de route politique libyenne a été clairement exprimé par M. Nasser Bourita, ministre des Affaires Étrangères, de la Coopération Africaine et des Marocains Résidant à l’Étranger, qui a représenté Sa Majesté le Roi Mohammed VI à ce Sommet. Seules les élections peuvent transformer le cessez-le-feu en paix durable et régler définitivement la question de la légitimité et mettre fin à la dualité des institutions en Libye, a souligné M. Bourita, qui a mis l’accent sur la primauté du seul intérêt du peuple libyen. Dans ce cadre, le processus de réunification des institutions souveraines de la Libye, qui a été lancé à Bouznika au Maroc, a été salué dans la Déclaration finale sanctionnant les travaux de la Conférence internationale de Paris sur la Libye, qui a insisté également sur le respect des résultats du dialogue politique de Genève sur la question libyenne. Les élections sont de nature à renforcer la souveraineté d’une Libye unie et à permettre au Gouvernement légitime de traiter les questions fondamentales de sécurité et de stabilité, ainsi que d’établir des relations saines avec les partenaires étrangers. Les élections permettront à la Communauté internationale d’avoir un interlocuteur unique qu’est la Libye, a tenu à souligner M. Bourita, notant que « rien ne garantit que si les élections ne se tiennent pas à la date convenue, qu’elles puissent se tenir ultérieurement ». « Rien ne garantit qu’un consensus laborieux aujourd’hui soit aisé demain. Nul ne sait ce que serait ce demain-là. Ce que sera la Libye du 25 décembre, si les élections ne se tiennent pas », a dit le ministre, affirmant que « quelle que soit la décision que prendraient les Libyens, le Maroc est prêt à la soutenir ». Cette affirmation découle de la conviction constante du Maroc que seule la solution émanant des Libyens eux-mêmes sera viable et pérenne. C’est dans ce cadre que le Royaume du Maroc, sous la Vision éclairée de SM le Roi Mohammed VI, s’est abstenu de présenter toute initiative aux Libyens, pariant sur leur capacité à trouver les solutions qui leur conviennent. Le Maroc s’est toujours attaché à offrir aux parties prenantes libyennes une terre d’accueil pour leur permettre un dialogue franc et sincère afin de trouver le consensus constructif de la stabilité en Libye. C’est dans ce même cadre que M. Bourita a appelé la Communauté internationale à accompagner la Libye sur le chemin de la consolidation d’une paix durable par la démilitarisation et le départ des mercenaires ainsi que la réinsertion des milices locales. Lors de cette conférence internationale sur la Libye, M. Bourita a présenté l’approche Royale pour la résolution de la crise libyenne et la volonté du Souverain de faire du Maroc une terre d’accueil pour le dialogue inter-libyen. Le ministre a affirmé, à cette occasion, que SM le Roi Mohammed VI suit de près les développements en Libye et encadre de sa vision Royale l’engagement du Maroc qui ne s’est jamais démenti. Dans la Déclaration finale sanctionnant les travaux de cette conférence internationale, les participants ont fait référence à l’accord inter-libyen conclu à Skhirat, considéré par le Conseil de sécurité de l’ONU comme le « seul cadre viable pour mettre un terme à la crise politique en Libye ». « Nous prenons acte, depuis l’Accord politique libyen de 2015 (accord de Skhirat ndlr), des résultats des conférences de Paris et de Palerme et des autres initiatives internationales et régionales sur la Libye », soulignent dans leur Déclaration finale les participants à cette conférence internationale. La Conférence a également pris acte de la déclaration de la Haute Commission électorale nationale (HNEC) selon laquelle les résultats des deux élections (présidentielles et législatives) seront proclamés simultanément, ainsi que de l’officialisation du calendrier électoral complet par la HNEC et la mise en œuvre de celui-ci dans un climat pacifique. Afin d’éviter toute vacance de pouvoir, la conférence internationale sur la Libye a préconisé que l’actuel Exécutif de transition transférera le pouvoir au nouveau gouvernement après l’annonce simultanée par la HNEC du résultat final des élections présidentielles et parlementaires. La Conférence de Paris a mis l’accent également sur la nécessité de la réunification des institutions libyennes pour recevoir un mandat démocratique de la part de la population, et encouragé « le nouveau parlement à s’atteler, une fois élu, à l’élaboration d’une Constitution permanente recueillant une large approbation dans toute la Libye ».