D’éminents constitutionnalistes mettent en exergue à Bruxelles l’alternance démocratique au Maroc consacrée par les élections du 8 septembre
D’éminents constitutionnalistes ont mis en exergue, vendredi soir à Bruxelles, l’alternance démocratique au Maroc consacrée par le triple scrutin du 8 septembre et qui fait du Royaume un modèle d’exception dans la région. Lors d’une conférence organisée au prestigieux « Cercle gaulois artistique et littéraire » par l’ambassade du Maroc en Belgique et au Grand-duché de Luxembourg et l’Association belge des Amis du Maroc, les intervenants ont souligné la singularité du modèle marocain dont les dernières échéances électorales constituent l’illustration même de la maturité démocratique et de la pertinence des choix politiques, économiques et sociaux initiés sous l’impulsion de SM le Roi Mohammed VI. Ouvrant la conférence, l’ambassadeur du Maroc en Belgique et au Grand-duché de Luxembourg, Mohamed Ameur, a indiqué que ce rendez-vous s’inscrit dans le cadre des cycles des conférences initiées par l’ambassade du Royaume dans le but à la fois d’informer le public des développements majeurs que connait le Maroc «qui occupe une place particulière en Belgique et qui entretient des relations qui se sont consolidées au cours des dernières décennies par la présence d’une forte communauté dynamique et intégrée». Ce cycle de conférences vise également à enrichir le débat et l’échange autour des questions de préoccupation commune, notamment celles liées au partenariat euro-africain qui fera l’objet de la prochaine rencontre en décembre prochain, a ajouté l’ambassadeur. Devant un parterre de diplomates, d’universitaires, d’hommes politiques, d’opérateurs économiques, d’étudiants et de membres de la communauté marocaine, le constitutionnaliste belge Francis Delpérée, également président de l’Association des Amis du Maroc, a salué le bon déroulement des trois scrutins (législatif, communal et régional) organisés le 8 septembre dans le Royaume «qui ont consacré l’alternance démocratique au Maroc». Pour cet homme politique, ancien député et sénateur belge, ces élections s’inscrivent en parfaite harmonie avec les dispositions de la Constitution marocaine. « Ce triple scrutin, qui s’est déroulé dans les formes voulues par la Constitution de 2011, constitue une preuve de la solidité des mécanismes constitutionnels et de la maturité des acteurs politiques au Maroc », a-t-il souligné. Avec la nouvelle dynamique enclenchée à la faveur des élections du 8 septembre et la formation d’un nouveau gouvernement, M. Delpérée a insisté que l’UE est appelée à renforcer davantage son partenariat avec le Royaume qui s’érige comme interface entre l’Europe et l’Afrique. « Le Maroc est un pôle de développement en Afrique, une terre de paix et de stabilité dans un continent en proie à beaucoup de difficultés », a-t-il ajouté. Le politologue Mustapha Sehimi est revenu, pour sa part, sur les faits marquants de ces élections, s’attardant notamment sur la progression de la participation électorale par rapport aux échéances de 2016, notant que le taux de participation élevé (50,35% au niveau national) est significatif d’une forte mobilisation électorale. M. Sehimi a également mis en avant l’élargissement du champ des débats au Maroc, sous l’influence notamment du digital et d’une dynamique sociale « très forte » qui constitue « un signe de vitalité ». Pour le professeur Sehimi, ces élections ont aussi permis un renouvellement des compétences et ont été marquées par une forte représentativité féminine qui procède d’une volonté de « responsabiliser davantage les femmes dans la gestion des affaires publiques ». Il a relevé à ce propos que cette présence de plus en importante des femmes dans le paysage politique marocain s’inscrit en droite ligne d’une mutation de la société marocaine et d' »une longue marche en faveur de la promotion des femmes ». S’agissant des perspectives de la coopération Maroc-UE, le politologue a relevé que le Royaume présente de nombreux atouts pour consolider ses partenariats internationaux et a une politique étrangère « rayonnante » sous le leadership de SM le Roi Mohammed VI. « Le Maroc est une puissance régionale qui prône une diplomatie active », a souligné M. Sehimi, qui a également mis en avant l’importance du « soft power » marocain et le modèle religieux de tolérance et de juste milieu dont l’Institution d’Imarat Al Mouminine, incarnée par le Souverain, constitue le socle. Le débat a ensuite été élargi à la salle pour interagir avec les intervenants lors de cette conférence animée par la journaliste maroco-belge Hakima Darmouch. Les différentes interventions ont mis l’accent sur la nécessité pour l’Europe de prendre en considération l’évolution que connait le Maroc pour redéfinir son cadre de partenariat avec le Royaume dans une logique d’égal à égal, au regard des mutations géostratégiques profondes que connait la région, notamment la dynamique enclenchée suite à la reconnaissance de la marocanité du Sahara par plusieurs pays, à leur tête la première puissance mondiale, les Etats Unis d’Amérique. Le débat a également porté sur les relations avec l’Algérie et l’avenir du Maghreb dans le contexte actuel où ce pays rejette la main tendue du Maroc et fait barrage à toutes les initiatives visant à trouver une solution au conflit artificiel autour du Sahara marocain.