Le régime algérien veut zéro opposition (journal algérien)
Le seul objectif politique, qui semble faire consensus au sein des différents dirigeants algériens est celui qui consiste à atteindre zéro opposition réelle et incorruptible dans le pays, dénonce le journal algérien « Le Matin d’Algérie ». « S’il y a un objectif politique qui semble faire consensus au sein des différents dirigeants, issus des multiples coups d’Etat qu’a connu l’Algérie, c’est bien celui qui consiste à atteindre zéro opposition réelle et incorruptible dans le pays », a précisé le journal. Dans un commentaire intitulé « Tebboune veut zéro opposition ! », il estime que s’il y a une vérité que l’on ne pourrait pas dissimuler aux plus incrédules d’entre tous, c’est que l’accomplissement d’un tel objectif n’aurait pu été possible sans le concours d’une classe politique fabriquée de toute pièce et une élite aussi servile que docile. L’auteur de l’article explique que quand le peuple meurt brûlé à vif en Kabylie ou encore asphyxié par manque d’oxygène dans les hôpitaux du pays, « nos politiques et nos élites ne comptent pas les morts et les familles meurtries, ne cherchent pas la vérité, mais compte sur le pouvoir pour savoir quelle main faudra-t-il désigner et quelle autre sera mieux de dissimuler ». Selon lui, ce pouvoir a su développer au fil des crises et des drames, qui ont secoué le pays plus particulièrement depuis la décennie noire jusqu’aux derniers événements en Kabylie, « une proportion impressionnante à se trouver des alibis et à s’assurer que ses relais politiques, intellectuels et médiatiques soient omniprésents pour nous les faire avaler ». Il fait observer que « désormais, la vraie opposition est dans les prisons. L’autre opposition, laissée en liberté pour cautionner le pouvoir, est dans la fiction ». Le journal explique que l’objectif zéro opposition est plus que jamais atteint par les tenants réels du pouvoir, notant qu’il a été atteint parce que la classe politique et les élites n’ont d’yeux que pour le jeu de basculement des rapports de forces entre clans du pouvoir. « Ils ne peuvent se forger une ligne politique indépendante et incorruptible, une pensée libre et désintéressée, parce que le fond de leurs convictions n’est qu’allégeance, compromis et compromissions », regrette-t-il. « Désormais, personne ne s’opposera clairement et sans ambigüité à cette dictature qui a rendu possible l’intégrisme, le banditisme et la corruption généralisée », déplore encore cette publication.