Un ancien cadre du Polisario dévoile devant l’ONU comment l’aide humanitaire est détournée à Tindouf

Un ancien cadre du Polisario chargé de superviser l’acheminement de l’aide humanitaire internationale du port d’Oran (nord de l’Algérie) jusqu’aux camps de Tindouf, a révélé vendredi dernier, comment ces aides font l’objet d’un détournement systématique et à grande échelle au lieu d’être remises à leurs vrais destinataires.

Dans son intervention devant la 4ème Commission de l’Assemblée générale de l’ONU, le pétitionnaire sahraoui, Hamada El Bihi a assuré que les camps de Tindouf, sont utilisés en réalité, comme un simple « fonds de commerce » par les dirigeants du Polisario pour continuer à tirer profit du statu-quo et bâtir des richesses à l’étranger au détriment des populations sahraouies.

El Bihi a en outre, expliqué devant la 4ème commission à New-York, que les dirigeants du Polisario et leurs mentors algériens, s’opposent à tout recensement des habitants des camps de Tindouf, par crainte de dévoiler leur nombre réel qui est largement en deçà des chiffres imaginaires qu’ils mettent en avant.

Malgré les nombreux appels du Conseil de sécurité et des agences spécialisées de l’ONU, l’Algérie refuse toujours d’autoriser un tel recensement par le Haut Commissariat aux réfugies (HCR), faisant du cas des «réfugiés» des camps de Tindouf, un cas unique dans le monde.

C’est pour cette raison, explique Hamada El Bihi, que l’Union européenne, après avoir pris note des détournements massifs des aides humanitaires et constaté l’exagération par le Polisario du nombre des réfugiés dans les camps de Tindouf, pour obtenir plus d’aides, a réduit drastiquement son aide en la limitant désormais à 90.000 personnes, au lieux des 160.000 bénéficiaires déclarés par le front séparatiste.

L’amplification de ces chiffres sert également au Polisario pour justifier son  statut autoproclamé, d’«unique et légitime représentant» des populations sahraouies , a-t-il ajouté, soutenant que ces chiffres sont loin de refléter la réalité sur le terrain, car, a-t-il dit, le nombre des séquestrés dans les camps de Tindouf ne peut, dans les meilleurs des cas, dépasser 40 à 50 mille personnes.

Par conséquent, a conclu le pétitionnaire sahraoui, le Polisario recevait trois fois plus d’aide que l’Union européenne lui fournissait sur la base des 160.000 réfugiés qu’il avançait, ce qui lui permettait de détourner sans se soucier, l’aide en surplus, comme l’a démontré preuves à l’appui en 2015, l’Office antifraude de l’Union européenne (OLAF) dans un rapport accablant sur les détournements « frauduleux et systématiques » de l’aide humanitaire aux camps de Tindouf.