Sahara : Le président mauritanien assène un coup dur aux dirigeants d’Alger et du Polisario

Les généraux algériens et le Polisario s’attendaient à tout en ces moments difficiles que traverse l’Algérie, sauf à un coup dur dans le dos de la part de leur allié d’hier, le président Mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz.

Ayant renoncé en novembre 2018 à se présenter aux élections présidentielles de juin 2019 pour un troisième mandat, Ould Abdel Aziz s’est permis de s’exprimer plus librement sur le dossier chaud du Sahara après avoir longtemps cédé à la pression du régime algérien en s’alignant sur ses positions hostiles au Maroc et à son intégrité territoriale.

Pour preuves dans une interview accordée lundi 8 avril, au journaliste palestinien du média électronique «Rai al-Youm», Abdel Bari Atwan, et publiée ce mercredi, le président sortant de la Mauritanien a affirmé de manière inédite, que «l’Occident, les Etats-Unis et l’Europe ne veulent pas d’un Etat séparant géographiquement la Mauritanie et le Maroc».

Et le président Ould Abdel Aziz d’enfoncer un peu plus le couteau dans la plaie, en assurant que «tout ce que vous entendez, en dehors de ce cadre, est faux» désavouant ouvertement les prétentions du Polisario à un Etat indépendant sur le sol marocain.

Le chef de l’Etat mauritanien ne fait qu’épouser la position déjà exprimée en 2008, par le néerlandais Peter van Walsum, le prédécesseur de l’actuel envoyé personnel du Secrétaire Général de l’ONU pour le Sahara, Horst Köhler.

Le 21 avril, 2008, Walsum avait en effet reconnu devant le Conseil de Sécurité que «l’indépendance» du Sahara récupéré en 1975 par le Maroc, n’était pas, à son avis, «un objectif atteignable» et que les négociations directes entre les parties, relancées en 2007 à Manhasset, près de New-York, «ne mènent nulle part».

Le président Ould Abdel Aziz, dont le pays avait reconnu la prétendue république sahraouie «RASD» en 1984, vient d’infliger ainsi un vrai revers aux dirigeants du Polisario et à leurs parrains algériens qui sont déjà mis à la déroute par le soulèvement populaire qui revendique depuis le 22 février l’abolition du régime en place à Alger.

Les propos du président mauritanien constituent une douche froide pour les dirigeants du Polisario qui n’ont pas encore digéré les révélations publiées dernièrement par le site d’information indépendant «Middle East Eye», basé à Londres et qui rapporte que les Etats-Unis «seraient en train d’intervenir en coulisses, menaçant de mettre un terme aux espoirs d’indépendance des Sahraouis».