UA-Sahara : Le rapport de Moussa Faki sur le Sahara jugé équilibré par les officiels marocains

Le rapport sur le conflit du Sahara marocain que le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat a remis aux délégations présentes au 31ème  Sommet de l’Union africaine (UA) qui se tient le 1er et 2 juillet à Nouakchott, a été jugé équilibré par la délégation marocaine.

Conduite par le ministre des affaires étrangères, Nasser Bourita, la délégation marocaine a exprimé sa satisfaction du contenu du rapport de la Commission de l’UA sur le Sahara devant être débattu à huis-clos, à la Conférence des chefs d’Etats africains.

Dans ce rapport, Moussa Faki suggère la création d’un mécanisme africain visant à soutenir les efforts des Nations Unies dans sa recherche d’une solution au conflit du Sahara. Celui-ci pourrait prendre la forme d’un panel de haut niveau incluant la troïka de l’organisation panafricaine composée du président en exercice de l’UA, son prédécesseur et son successeur.

Le satisfecit des officiels marocains découle surtout du fait que ledit rapport consacre la primauté du processus onusien sur le dossier du Sahara, contrairement aux attentes de l’Algérie, de l’Afrique du Sud et de leurs protégés du Polisario qui souhaitaient l’implication directe de l’UA dans ce conflit.

Ainsi le paragraphe 20C souligne «la nécessité pour l’UA d’inscrire sa démarche dans le cadre d’un appui renforcé aux efforts des Nations unies, pour accroître leur chance d’aboutissement». En d’autres termes, «il ne s’agirait pas pour l’UA de développer un processus parallèle à celui des Nations unies» comme le souhaite le Maroc qui a toujours défendu le leadership exclusif de l’ONU dans le traitement de ce dossier.

D’ailleurs le roi Mohammed VI et le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita l’ont bien signifié à Moussa Faki Mahamat à l’occasion de sa visite les 5 et 6 juin à Rabat, en insistant sur le «rôle central des Nations unies dans le conduite du processus de négociation».

Ils ont également mis en garde «contre les risques d’un processus parallèle» en rappelant que l’organisation panafricaine s’était «exclue» elle-même des efforts de recherche d’une solution politique au conflit, en reconnaissant la prétendue république sahraouie «RASD» qui n’a d’ailleurs jamais été reconnue par l’ONU, en tant qu’Etat souverain.

Les dirigeants de l’Algérie et du Polisario ont dû mal digérer le rapport de Moussa Faki même s’ils ne l’ont pas dit officiellement, les médias algériens y ont fait allusion avec profond regret.