Maroc-Sahara : Réouverture du procès des criminels de Gdeim Izik devant un tribunal civil

Le procès des 25 auteurs des atrocités inhumaines commises en novembre 2010 à Gdeim Izik, près de Laâyoune, a été rouvert ce lundi devant un tribunal civil de la ville de Salé.

Au cours de ce procès, les familles des 13 victimes ont été autorisées à se constituer en partie civile, cinq mois après l’invalidation par la Cour de cassation, en juillet 2016, du jugement du Tribunal militaire suite à l’adoption d’une nouvelle loi interdisant le jugement de civils par les tribunaux militaires.

Pour rappel, les 25 auteurs des lâches assassinats, ont été jugés une première fois devant un tribunal militaire en février 2013, qui les a condamnés à des peines allant de deux ans de prison à la perpétuité pour «constitution de bandes criminelles, violences sur les forces de l’ordre ayant entraîné leur mort avec préméditation et mutilation de cadavres».

Durant ce nouveau procès, la question des preuves matérielles ne se pose pas, puisque les faits ont été immortalisés par des vidéos prises sur le vif, à l’aide de caméras et qui montrent les accusés en train d’égorger des membres des forces de l’ordre désarmés et mutiler atrocement leurs corps. Ces scènes s’étaient produites le 8 novembre 2010, à la suite de l’intervention des forces de l’ordre pour démanteler un campement de tentes érigées dans la localité de Gdeim Izik, par des habitants de Laâyoune qui revendiquaient des réformes socio-économiques.

La horde sauvage à la solde du Polisario qui était armée de sabres, de haches, de pierres et de bonbonnes de gaz, avait profité du fait que les forces de l’ordre n’étaient pas armées, pour s’en prendre sauvagement aux éléments isolés, dont 11 agents dont des sapeurs pompiers, ont été lâchement égorgés, le crâne fracassé et les corps mutilés.

Se fondant sur les preuves et les charges retenues contre les 25 criminels, les avocats assurant la défense des victimes, ont accusé d’emblée, le «collectif d’avocats internationaux» de présenter des contre-vérités, alors que les avocats des accusés demandent l’application du droit humanitaire international à leur égard.

L’association des familles et amis des victimes appelle à ce que justice soit rendue, affirmant que «le plus sacré des droits de l’homme demeure le droit à la vie, un droit spolié à nos onze enfants assassinés de sang-froid dans l’exercice de leur devoir professionnel».

«Il est tout de même hallucinant que ces avocats cherchent à braquer le regard sur le statut du Sahara alors que nous avons à faire à un crime affreux où 13 Marocains, dont onze membres des forces de l’ordre ont été sauvagement tués et mutilés », s’indigne Abdellatif Ouahbi, l’un des avocats des familles des victimes.