Maroc-UE : L’euphorie du Polisario n’a été que de courte durée

mogheriniL’euphorie exprimée à tambour battant, par le Polisario et les médias algériens à la suite de l’annonce de la suspension par la cour justice européenne de l’accord agricole Maroc-UE conclu le 8 mars 2012, n’a été finalement que de courte durée.

Moins de 24 heures après l’arrêt rendu jeudi par la huitième chambre au sein de la Cour de justice de l’Union européenne(CJUE), la Haute-représentante européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Moghrini est montée au créneau pour rassurer le partenaire marocain que l’Union européenne ne remettra pas en cause les accords bilatéraux conclus avec le Royaume.

Saisie par les représentants du Front Polisario, la Cour européenne s’est prononcée sur la légalité de la procédure de conclusion de l’accord UE-Maroc portant sur la libéralisation des échanges agricoles et de pêche, et l’a suspendu. Le tribunal européen affirme avoir rejeté ledit accord au  motif qu’il «ne présente pas les garanties nécessaires pour que les ressources de la région du Sahara profitent aux habitants locaux».

Pour être plus rassurante, Mogherini a affirmé que les institutions européennes sont en train d’examiner attentivement l’arrêt du tribunal afin de définir les différentes options en vue de faire appel.

Mais, malgré ces assurances, le Maroc exige des responsables européens de bien clarifier leur position, estimant que le jugement de la Cour européenne est «une décision politique et non juridique».

Dans un communiqué publié vendredi, le ministère marocain des Affaires étrangères précise que, le Maroc tient à exprimer «son étonnement au regard de cette décision concernant un protocole qui, comme tous les accords bilatéraux signés, est conforme a la légalité internationale ».

«Le Maroc s’interroge légitimement sur l’opportunité du maintien de l’édifice contractuel que les deux parties ont réussi à construire sur de longues années», dans les domaines politique, économique, humain et sécuritaire.

Le Maroc, conclut le communiqué, «suivra avec vigilance le déroulement d’une péripétie judiciaire à forte connotation politique et prendra le cas échéant les mesures qui s’imposent», tout en demeurant confiant dans « capacité du Conseil européen à faire prévaloir les règles de droit sur toute autre considération politique».

De son côté, le ministre marocain de la Communication et porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi a souligné que le Maroc tout en rejetant cette décision, demande «aux responsables européens de prendre une position claire et ferme. Sinon, a-t-il mis en garde, «cette décision d’annulation nous poussera à revoir l’ensemble de nos relations bilatérales et aura un impact sur tous nos accords ».