L’Afrique condamne le Polisario et l’Algérie pour les détournements de l’aide humanitaire

ong-afrique-detournementDes ONG et des institutions africaines ont rejoint de nombreuses voix européennes, pour condamner les détournements par des responsables algériens et des notables et hauts cadres du Front Polisario, des aides humanitaires de l’Union Européenne (UE) aux populations civiles des camps de Tindouf.

Dans une déclaration baptisée, «Déclaration de Douala II», une vingtaine d’Organisations non gouvernementales et d’associations œuvrant pour la paix, la stabilité, la bonne gouvernance et la démocratie en Afrique, ont unanimement condamné le détournement de l’aide humanitaire alimentaire et non alimentaire destinée aux populations sahraouies de Tindouf, au sud-ouest de l’Algérie.

Réunies samedi dans la métropole économique camerounaise, ces ONG ont lancé un appel à la communauté internationale, plus précisément à l’UE, lui demandant de faire pression sur l’Algérie, pays de tutelle, pour que cesse «les détournements des dons en nature, des médicaments et biens d’équipements qui sont revendus à travers des filières, dans le sud algérien, en Mauritanie, et au nord du Mali».
Agissant sous le nom de la coordination du Groupe de recherche sur le parlementarisme et la démocratie en Afrique (GREPDA) dirigé par l’universitaire, Manassé Aboya Endong, les signataires de la déclaration exigent «un audit complet du Croissant rouge algérien (CRA), principal organisme incriminé dans ces détournements et, que les personnes incriminées, n’interviennent plus dans le circuit de distribution», de l’aide.

Dans cette démarche, les ONG africaines qui se réfèrent aux révélations accablantes dévoilées par l’Office européen de lutte anti-fraude (OLAF) sur les détournements massifs de l’aide européenne, ont également appelé la communauté internationale et particulièrement l’ONU, l’UE et tous les acteurs investis de ce pouvoir, « à enregistrer et à recenser les populations des camps de Tindouf afin de quantifier l’aide réelle à allouer».

Le collectif des ONG africaines invite la communauté internationale à «conditionner l’assistance à l’assurance que les donateurs et les institutions humanitaires puissent circuler librement dans les camps».

De même, elles ont insisté pour qu’un contrôle soit assuré tout le long du circuit de distribution de l’aide, exigeant que les personnes reconnues coupables de malversations, soient exclues du circuit de distribution et traduits devant la justice.