Sahara Occidental: Christopher Ross retourne au bercail les mains vides

ROSS-SN-saharaLe médiateur de l’ONU pour le Sahara Occidental, Christopher Ross a regagné les mains vides, son poste à New-York aux termes de sa nouvelle tournée en Afrique du Nord.
En se rendant à Alger et dans les camps de Tindouf, commente un diplomate occidental à Alger, Ross espérait convaincre le Polisario d’entrer directement en négociation avec la partie marocaine. Mais le médiateur a été profondément déçu devant la position figée des dirigeants d’Alger et du Polisario qui continuent à s’accrocher à l’option désuète du référendum d’autodétermination.
A l’approche des importantes échéances électorales (législatives et présidentielles) prévues en avril prochain en Algérie, explique le diplomate, les dirigeants algériens sont très préoccupés par l’état de santé du président Abdelaziz Bouteflika. Ils ont d’autres priorités et peu de temps à consacrer au dossier du Sahara. En plus, le chef de l’Etat même étant gravement malade, tient toujours les rênes du pouvoir grâce à son proche entourage, paralysant ainsi toutes les institutions étatiques et jetant l’avenir politique du pays dans l’incertitude totale.
A Tindouf, ajoute la même source, la direction du Polisario qui se trouve confrontée depuis plusieurs semaines, à une effervescence de manifestants sahraouis violemment réprimés par les milices, attendait en vain, des instructions d’Alger. Mais celles-ci ayant tardé à venir, Mohamed Abdelaziz et ses hommes n’ont pu que réitérer au médiateur onusien, leur vieille revendication du référendum d’autodétermination.
Dans ce contexte, ajoute la même source, Christopher n’avait d’autres choix que de geler ses navettes jusqu’au mois de juin 2014, en attendant que la situation intérieure se clarifie en Algérie, sachant qu’une éventuelle candidature du président Bouteflika pour un quatrième mandat, pourrait embraser tout le pays. Déjà plusieurs formations de l’opposition ont annoncé leur décision de boycotter ces échéances, au moment où des conflits tribaux et interethniques ont éclaté particulièrement dans la ville de Ghardaïa, où les autorités locales appuyées par des renforts de l’armée, peinent à reprendre la situation en main et à rétablir l’ordre dans la région.
La situation tant en Algérie que dans les camps de Tindouf, estiment les observateurs, ne tend guère à l’apaisement.